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"A nous de lire" par les Documentalistes de l'Yonne
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19 mai 2016

Maman, j'ai peur

NOZIERE, Jean Paul. -  Maman, j'ai peur. - Thierry Magnier (Roman). - ISBN : 978-2-36474-815-6 : 14,50 €

Afficher l'image d'origineEloïse, tout juste majeure et Grégoire, dix sept ans ont choisi de ne pas partir en vacances avec leurs parents mais de rester à Boriro-les-Bains, petite station balnéaire. En rentrant un jour chez lui, Grégoire surprend une jeune fille, d'une incroyable beauté, en plein cambriolage. Tombé éperdument amoureux de la dénommée Anca Marcovic, « sa gitane » il cherche à la retrouver, repère le groupe auquel elle appartient, fait la planque devant leur squatt et pour finir participe à un scénario imaginé avec ses amis Ludovic, Tintin, un ancien gendarme, et sa sœur Eloïse pour lui venir en aide et la tirer des griffes de ses brutaux commanditaires. Il découvre alors, et nous avec, un univers de misère et de brutalité dévoilé par la lecture du « Livre de ma vie », témoignage écrit de Téréza, l'amie d'Anca, une jeune rom assassinée après avoir été exploitée.

Atmosphère lourde et brutale pour ce livre qui veut dénoncer une situation mais qui du même coup reprend des clichés qui stigmatisent une communauté, celle des roms, à qui l'on attribue vols, usurpations d'identité, marchandages et exploitations d'enfants. Rien de bien optimiste en somme.

Joelle Dupré, Documentaliste collège Paul Bert Auxerre

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10 mai 2016

Oeil pour oeil, croc pour croc

NILSSON, Frida. - Oeil pour oeil, croc pour croc. - BAYARD jeunesse. -  ISBN : 978-2-7470-5202-3. -  12,90 €

Oeil Pour oeil, Croc Pour Croc par NilssonL'été de ses huit ans, Ben est devenu l'ami d'un chien, dénommé Jagger Svensson, après avoir été enfermé dans un local à poubelle par les trois autres enfants de son immeuble, Astrid, Allan et Gustave qui ne cessent de l'humilier et de le tourmenter. Heureux d'avoir un ami, Ben laisse Jagger, qui vit comme un SDF dans un container après avoir quitté son maître et s'en être vengé, l'entrainer dans un autre projet de vengeance à l'encontre de ses tourmenteurs cette fois. Lecture facile mais histoire peu plausible à laquelle on a du mal à adhérer à cause de la personnalisation du chien, qui parle et se comporte comme un sale gosse s'en que personne ne s'en étonne. Un thème qui pourtant était intéressant, celui du harcèlement d'un jeune par d'autres jeunes qui malheureusement ne trouve qu'en Jagger, un chien SDF « sale, impertinent mais trop cool » non seulement l'amitié qu'il recherche mais surtout un mauvais exemple à suivre aussi puisqu'il prend plaisir à tourmenter ceux qui le tourmentaient.

Joelle Dupré, documentaliste collège Paul Bert Auxerre

2 mai 2016

On a marché dans Pyongyang

MEIERS Abel. – On a marché dans Pyongyang. – Ginko Editeur, 2015. – 290 p. ; 21,5cm. – ISBN 978-2-84679-250-9 : 15 €.

Afficher l'image d'origineUn livre sur la Corée du nord c’est déjà tellement rare que cela mérite de mettre ce livre en avant. D’autant plus qu’il nous ouvre des portes inimaginables sur le pays le plus fermé au monde. Tellement opaque que par moment dans la lecture, on pense que l’on a à faire à un pays imaginaire tant la « déplanétisation » est incroyable comme le dit une des protagonistes.

Quentin, jeune chercheur agronome à l’opportunité de partir travailler pour l’amélioration de l’agriculture Nord Coréenne. Le livre débute par la mort de King Jong-il, et le lecteur plonge directement, à l’instar de son héros, dans un monde totalement inconnu du reste de la planète. Des cérémonies de deuils à n’en plus finir en costume de ville par -15°. En Corée du Nord on ne doit pas porter de manteaux à un enterrement. Au fil des pages, le doute, l’incompréhension, l’incrédulité, l’étonnement devant cette nation à part qui surprend et déroute toute une famille d’expatriés. Les parents essaient de comprendre, de s’adapter, de décrire, mais les enfants eux s’ennuient sans amis, sans école, sans contact avec des enfants de leur âge. Un très bon livre à lire écrit à quatre mains, un espace temps d’une année d’ouverture à des occidentaux. La chance inouïe de découvrir et d’apprendre la réalité sur cette dernière dictature communiste, un témoignage inédit sur la vie quotidienne dans ce pays particulier.. Pas de critique, pas de rejet, une volonté de bien faire, un état des lieux sans a priori teinté d’une sacrée dose d’humour. A proposer à tous les lycéens pour un voyage qu’ils n’auront certainement jamais l’occasion de faire.

Danièle Boisson, documentaliste collège Vermenton

Analyse parue conjoitement dans la revue Inter CDI

2 mai 2016

#Bleue

HINKEL, Florence. - #Bleue. - SYROS. Coll Soon. -  ISBN 978-2-74-851686-9 :  15,90 €

Romantique et rêveur, Silas s'occroît parfois le droit d'être seul avec lui-même et de songer à sa petite amie Astrid en se déconnectant du réseau, aussi lorsque celle-ci se fait écraser devant lui par un camion, il est aussitôt submergé par la douleur et ne peut bien sûr pas contenir son chagrin ce qui le conduit directement dans les services de la CEDE. Notre futur est en effet un monde hyper connecté où l'existence de chacun se mesure au nombre d'amis et activités qu'il entretient sur le Réseau. Un monde où l'on se doit d'être heureux, où la douleur n'est pas acceptée, effacée par la CEDE, la Cellule d'Eradication de la Douleur Emotionnelle, chargée d'annihiler tous traumatismes ou traces de souffrances de la mémoire. On appelle cela être oblitéré. Le procédé est obligatoire pour les mineurs, tandis que les adultes y recourent volontairement. Déception, dépression, chagrin, deuil, n'ont plus alors d'intensité et sont oubliés. Un petit point bleu lumineux au creux du poignet rappelle simplement qu'une douleur a été éradiquée. Rares sont désormais ceux qui n'ont pas de marques d'oblitération au poignet et plus rares encore ceux qui reconnaissent la douleur comme étant le signe indubitable de leur humanité. Astrid, la petite amie de Silas était de ceux là. Elle voulait avec quelques autres réveiller les consciences et sa mort sera l'opportunité inespérée de diffuser son message.

Un livre qui nous interroge sur notre humanité et nous amène à réfléchir, comme le fait Silas, plus volontiers favorable à l'effacement de la douleur que son amie Astrid confrontée, elle, au changement de personnalité de son père à la suite de ses oblitérations. Une vie sans bleu à l'âme est-elle possible et même seulement souhaitable ? La souffrance et la douleur ne font elles pas parties de nous au même titre que nos joies et nos bonheurs ? Ne nous construisent-ils pas aussi ? Un livre qui, à coup sûr, nous aide à construire cette réflexion.

Joelle Dupré, Documentaliste collège Paul Bert, Auxerre

2 mai 2016

Im@mie

MORGENSTERN, Susie. - Im@mie. - L'ECOLE DES LOISIRS. Médium. -  ISBN : 978-2-211-22316-4 : 14,80 €

relation grand-parents/enfant, modernité, informatique

Afficher l'image d'origineMartha, qui coule une paisible retraite à Nice, a été sollicité par sa fille pour accueillir son petit-fils de dix sept ans, Sam, et l'éloigner ainsi de l'ordinateur, télévision et autres jeux vidéo auxquels, selon ses proches, il s'adonne trop, jusqu'à en oublier la vraie vie. Martha n'ayant aucun écran chez elle, les risques seront faibles de le voir céder à son penchant et, en compagnie de sa grand-mère, il pourra lire, préparer sereinement son bac de français et se livrer à sa passion pour la musique. En dehors de son addiction pour tous les moyens de télécommunication modernes, Sam est en effet un bon élève, un pianiste doué et surtout un petit-fils tendre et affectueux, doté d'un solide appétit, avec lequel sa grand-mère entretient d'excellentes relations. La cohabitation avec son petit-fils ne devrait donc pas être insurmontable mais réserve cependant une surprise de taille à Martha qui se découvre un intérêt certain pour l'objet prohibé, l'ordinateur, qu'elle fait entrer chez elle en cachette, rompant ainsi le pacte de confiance conclu avec elle.  

Qui ne souhaiterait avoir une grand-mère comme Martha, pleine d'attention et surtout dotée d'une telle répartie de propos ? Ce sont les échanges et le petit jeu intellectuel entre générations qui font en effet tout l'intérêt et la richesse de ce roman, par ailleurs empreint de bons sentiments, jamais remis en cause par un adolescent dont on a pourtant bouleversé le mode de vie. Une crise tout en douceur, comme ce livre qui rapproche les générations plus qu'il ne les oppose.

Joelle Dupré, documentaliste collège Paul Bert Auxerre

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2 mai 2016

Les petites reines

MAUVAIS, Clémentine . - Les petites reines. – SARBACANE, 2015. - ISBN 978-2-84865-768-4 : 15,50 €

 Les petites reines par BeauvaisImage de soi ; amitié, challenge, Astrid Blomvall, Hakima Idriss et Mireille Laplanche ont été respectivement élues Boudin d'or, Boudin d'argent et Boudin de bonze, au concours sur Internet organisé par Malo, un élève de leur lycée qui consacre chaque année les filles les plus moches de Bourg-en-Bresse. Si Mireille, qui figure au palmarès depuis trois ans, aborde les choses avec un certain détachement dû à son caractère, il n'en va pas de même pour les deux autres Boudins qu'elle prend sous son aile pour les aider à faire face à cette épreuve, transformant même cette infortune en succès médiatique. En effet toutes trois, accompagnées du frère handicapé d'Idriss, décident, pour des motifs divers mais convergents, de monter à Paris « gate-crasher » la garden-party de l'Elysée et de le faire à vélo, tout en vendant du boudin tiré de leur pick-up, ultime pied de nez au concours qui a fait leur notoriété. Une initiative de trois Boudinettes qui ne passera pas inapercue.  

Un livre résolument tonique, à l'image de Mireille qui, avec humour et impertinence, assume son physique ingrat et se joue des conventions pour finalement en tirer sa force donnant à réfléchir à nombres d'adolescentes plus fragiles, comme Astrid ou Hakima. Une réflexion à l'heure où les réseaux sociaux ne font qu'amplifier la dépendance aux autres et à l'image qu'ils renvoient de nous.

Joelle Dupré, documentaliste collège Paul Bert Auxerre

Il faut absolument dépasser les premières pages et les trop nombreux gros mots pour découvrir un bel ouvrage sur la volonté de s'assumer et la lutte contre les préjugés. Une lecture rafraichissante.

Danièle Boisson

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