Je m'appelle Marie
SAGLIER (Jacques). - Je m'appelle Marie. - Gallimard (Coll, Scripto). - 301 p. -11 €
seconde guerre mondiale – déportation - témoignage
L'auteur s'est inspiré d'une histoire vraie, celle de sa famille, pour écrire ce roman à la façon d'un journal, où Marie (sa tante) raconte sa vie entre Février 1943 et Février 1944. La vie de sa famille heureuse et unie bascule parce que le père de Marie est juif. Toute la famille est arrêtée et emprisonnée à Marseille, puis au camp de Drancy, ensuite dans un entrepôt à Paris, le Lévitan, avant d'être déportés à Pitchipoi, d'où ils ne reviendront pas. Marie raconte le quotidien dans tous ces endroits, l'horreur de la promiscuité, de la faim, des humiliations subies. Elle ne comprend pas, malgré ses 17 ans, l'acharnement des allemands contre les juifs, elle qui est juive sans être jamais allée dans une synagogue et qui ne se sent pas du tout concernée par cette guerre. La colère de Marie, son désespoir, sa peur nous touchent profondément. Il y a malgré tout l'espoir que les autorités reconnaissent que la famille est « non déportable » puisque la mère de Marie n'est pas complètement juive. Pour prouver cela, il faut beaucoup de temps, de patience, d'ingéniosité et d'argent. Mais toute l'énergie, toute la solidarité de sa famille ne pourront rien contre la bêtise humaine.
L'auteur est entré avec beaucoup de tact dans la vie de sa tante et son récit, très émouvant, est émaillé de documents authentiques qui lui donnent un éclairage encore plus réel. A partir de 13 ans.
Annie B.