LETHIELLEUX (Maud). - Tout près, le bout du monde. – Flammarion. – (Tribal).- 508 p. : 10 €
Deux adolescents et un jeune garçon, tous abimés par la vie, se retrouvent placés chez Marlène, dont le visage fermé semble aussi cacher des blessures. Cette éducatrice un peu spéciale leur demande, en plus de l'aider à restaurer sa ferme, d'écrire tous les jours. Nous suivons ainsi, par leur journal, le parcours de Malo, le plus jeune, de Solam le rebelle et de Julia la romantique. Malo tente de cacher ses problèmes intestinaux et ne rêve que de retourner vivre avec Cynthia. Nous imaginons un temps que Cynthia est sa mère, en fait c'est son père, un travesti qui adore son fils. Julia a plein de bleus, sur le corps et à l'âme, les lettres qu'elle écrit dans son journal sont adressées à Ley, elles sont pleines d'amour et de nostalgie. Solam adresse ses lettres à Marlène, avec une haine féroce au début, un ton très insultant. Petit à petit, c'est très subtil, mais le ton change au fil des semaines et sous la carapace de Solam, on découvre de la tendresse. Du journal que Marlène écrit aussi, on ne sait rien, mais on devine ses fêlures à travers les récits des jeunes. Ces quatre personnages si différents vont peu à peu constituer une drôle de famille, avec des sentiments plus apaisés, plus tendres pour les autres comme pour eux.
Pour rendre les personnages encore plus attachants, l'auteure les fait écrire dans des styles qui leur sont propres, avec 3 polices de caractère différentes.
Une écriture très travaillée, intéressante, qui met en valeur l'émotion que l'on ressent à la lecture de ce livre, qui, sous la violence de certains mots, nous parle d'amour et d'espoir.
A partir de 14 ans
Annie B.